01 ; Fille de Sara et Jason Marshall, Lou est le premier enfant du couple. Pourtant, elle possède une chevelure de feu qui n'a jamais été aperçu tant chez les Marshall que les Williams. Une question qui la taraudera pendant son adolescence.
☼ 02 ; En réalité, Lou est le fruit indésiré survenu à la suite du viol de sa mère par un truand ripoux. Elle n'en a jamais rien su et ni Sara, ni Jason n'ont un jour émis une parole en ce sens, ni regrettés ouvertement que Lou ne soit intervenue dans leur vie. Une enfance heureuse, en somme, malgré une conception chaotique.
☼ Summer time ; 6 ans
D'aussi loin qu'elle s'en souvienne, Lou a vécu des moments heureux durant son enfance. Tous les étés, pour le 4 juillet, son oncle Julian était de retour de mission et s'arrêtait chez eux pour le barbecue annuel de célébration. Le moment où tous les proches étaient réunis, son père déposant de la chantilly sur son nez à chaque fois que le dessert était servi, ses rires et cris lorsque son oncle la pourchassait avec le tuyau d'arrosage, les regards complices avec sa mère avant de souffler dans les trompettes en carton derrière son père pour le faire sursauter. Il y avait tellement de bons moments qu'elle ne les compte plus. Son seul regret ayant été dès lors de ne pas avoir eu de petit compagnon pour partager tout cela.
03 ; un regret qui ne resta pas longtemps alors qu'elle devient grande-soeur à onze ans. Mary. Petit poupon blond au sourire angélique mais aux cris tonitruants, il fallait le reconnaître.
☼ 04 ; Lou a longtemps pensé que les feux d'artifice du 4 juillet étaient tirés par ses parents à l'occasion de son anniversaire survenant le lendemain. Une croyance qu'elle a corrigé depuis... mais qui lui a donné un regard adorateur et contemplatif à chaque feu d'artifice tiré.
☼ 05 ; A l'âge de quatorze ans, Lou perd leurs parents dans un accident de voiture tragique. Mary n'avait que quatre ans à l'époque. Elle devient alors très fusionnelle et attachée à sa benjamine, se souvenant que pendant plusieurs mois, elles ont dormi ensemble, refusant de se lâcher.
☼ it's the end ; 14 ans
La douleur est fulgurante, comme si on avait comprimé son coeur pour ne plus jamais le relâcher. Les larmes coulaient à foison et le sourire était parti, comme envolé à jamais. Mais ce que Lou ne pardonne pas, c'est sa propre attitude. Juste avant de partir pour le spectacle de danse de Mary, elle se souvient de la dispute et des mots durs qu'elle avait lancé à sa mère. Tout cela parce que cette dernière l'obligeait à venir assister au spectacle de sa soeur, refusant dès lors qu'elle ne se rende à une soirée d'anniversaire de son crush de l'époque. Elle avait tiré la tête, toute la soirée, se montrant sarcastique et clashante tout en restant le nez figé sur son téléphone portable (sauf au moment où Mary est passée sur scène). Elle regrette tant ses mots et ne se pardonne pas de ne pas avoir su dire à ses parents qu'elle les aimait... au lieu de les crier qu'ils n'étaient que des tortionnaires d'enfants cruels et insensibles.
06 ; Depuis ce jour, une véritable descente aux enfers a commencé pour Lou. Se sentant responsable de sa petite soeur, il n'y avait qu'à la maison où elle reprenait un peu de contenance... ou tout du moins un air de faux-semblant. Pendant un an, ses notes ont chuté et son attitude en classe s'est dégradée : l'enfant sociale et volontaire avait laissé place à l'adolescente rebelle et renfrognée qui refusait de participer et chassait la plupart de ses amis loin d'elle. Une période qu'elle a très mal vécu mais dont elle a très peu parlé, réussissant à cacher cette descente en abysses à son oncle pour ne pas l'inquiéter... jusqu'au coup de fil du principal.
Echec et mat.
☼ 07 ; Agée de dix-huit ans, Lou fut transférée au lycée de Washington, son oncle ayant été muté. Mais si partir loin de leur ancien chez-elles où elles avaient trop de souvenirs douloureux avec Mary faisaient du bien au moral de Lou, son année scolaire se révéla plutôt mouvementée. L'établissement trop guindé pour elle fut le lieu de harcèlement et de moqueries, la faisant se sentir encore plus mal. Elle n'avait pas de parents diplomates ou grands magnats des affaires. Elle n'était connue que comme l'orpheline, un surnom qu'elle ne supporta pas longtemps... jusqu'à être mêlée à une bagarre avec la fille d'un grand groupe. L'influence du paternel joua contre Lou et l'injustice qui s'abat sur son oncle la foudroya de regret et de colère. Julian n'était pour rien dans cette histoire mais n'étant qu'un brigadier, son influence était bien inférieure. Lou n'a jamais compris pourquoi on lui reprocha d'avoir mal géré son rôle de tuteur et de ne pas avoir su élever correctement une jeune fille. Elle s'insurgea mais cela ne fit qu'empirer les choses. Alors, elle se promit qu'elle ne ferait plus jamais de tord à ceux qu'elle aimait... qu'elle soit en tord ou non. Pourtant, l'injustice la révulsait.
☼ 08 ; Il fallut quatre ans pour que Lou ne daigne réellement commencer à passer à autre chose. Il fallut arriver à Cheasepeake Lake, en réalité. Elle ne se fait pas encore à la ville, où tout le monde se connaît (trop bien) et où tout le monde est au courant de votre vie avant vous. Et la pluie... ne parlons pas de cette horrible pluie tantôt chaude et poissante, tantôt semblable à des gifles glacées. La chaleur des rayons du soleil de l'Arizona lui manquent. Pourtant, elle n'en dit rien, ne voulant pas inquiéter plus que de mesure son oncle qui a déjà tant fait pour elle et Mary. Depuis leur arrivée sur les lieux, elle est plus calme, plus rangée, comme ayant pris du plomb dans l'aile. Si la douleur est encore présente, elle a appris à vivre avec et à s'ouvrir de nouveau au monde qui l'entoure. Alors, elle a accepté la main tendue de April qui sont devenus ses meilleurs amis avec le temps bien qu'April s'est plutôt... imposée.
☼ 09 ; Pour l'aider à aller de l'avant mais également pour pouvoir prendre un peu d'indépendance financière, Lou a pris un petit travail au café pâtisserie du coin de Cléo. Un compromis afin d'éviter d'être enfermée à la maison H24 en-dehors des derniers mois de cours de lycée. Mary en est d'ailleurs ravie, salivant sur les petites douceurs lorsqu'elle passe devant la devanture et encore plus lorsqu'elle lui ramène parfois les invendus que Cléo lui donne. Le contact avec les habitants et un train-train plus proactif ont fait du bien à la rouquine qui s'illumine de plus en plus depuis leur arrivée.
☼ 10 ; Les amis de son oncle, Davon et Mickael, sont venus avec eux vivre à Chesapeake Lake, dans le même quartier. Ils sont un peu comme de nouveaux oncles pour Lou et Mary avec qui elles aiment rire et taquiner, mais surtout se battre au chifoumi pour la dernière part de pizza.
☼ you.. and me ? like we used to be ; 20 ans.
Fermeture du café. Lou descend la lourde grille de protection tout en clignant des yeux à cause de cette satanée pluie. En quelques minutes, elle se retrouve trempée et elle avait prévu de rentrer à pied. Pestant, elle passe sa veste en jean au-dessus de sa tête dans une veine tentative de protection quand un vombrissement puis une voix se font entendre. "
Allez viens, j'te dépose." A travers les rideaux de pluie, elle aperçoit Liam, la visière de son casque relevée. "
Je ne monte jamais sans casque." réplique-t-elle pour décliner poliment l'invitation sans avoir à offusquer le jeune homme. "
Ca tombe bien..." commence-t-il avant de sortir un deuxième casque de moto du coffre de siège, un sourire faussement angélique et taquin sur les lèvres. "
Tu as pourtant dis à Tess que tu n'en avais pas, tout à l'heure." Elle ne peut s'empêcher de répondre à la manoeuvre avec un sourire ironique. "
... j'ai du oublier qu'il était là !" Le faux sourire angélique ne marque pas, trop charmeur pour être vrai pourtant ce sont les iris rieuses et enfantines du jaune homme qui la pousse à lâcher son sourire ironique pour émettre un léger rire amusé, emportée par l'instant complice. "
April et Dorian me tueraient s'ils savaient que je t'ai abandonné sous cette pluie." L'inverse aurait été plus probable... quoique. Elle attrape le casque en levant les yeux au ciel et en le foudroyant du regard lorsqu'il affiche un air victorieux sur son visage, ne faisant que redoubler l'amusement du jeune homme et l'énervement de la rouquine lorsqu'elle se surprit à trouver son sourire charmant. Si elle ne veut pas se cramponner à lui, attrapant les attaches derrière son dos, le temps ne lui permet pas de jouer les équilibristes et elle se retrouve rapidement à passer ses mains autour de sa taille après qu'il lui ait intimé plusieurs fois. Après quelques minutes, elle aperçoit son quartier. "
Gares-toi là !" lui crie-t-elle en rapprochant son visage du sien pour qu'il l'entende. Obtempérant à la demande, il s'étonne pourtant en posant pied à terre sous un arbre afin d'être plus ou moins protégés de la pluie. "
Tu habites pourtant plus loin." Elle descend de la moto en retirant le casque. "
Si mon oncle me voit débarquer sur ta moto, je ne donne pas cher de ta peau." clame-t-elle avec sérieux en lui tendant le casque. "
Ca sonne comme un défi." sourit-il malicieusement avec une pointe d'arrogance. "
Merci pour la balade et bonne soirée." répond-t-elle en enfonçant le casque un peu fort contre les pectoraux du jeune homme pour marquer le coup. Toutefois, elle ne peut s'empêcher de lui retourner son sourire, les lippes malignes du jeune homme étant contagieuses, trop contagieuses à son goût. Elle fait quelques pas en direction de la maison avant de s'arrêter en se retournant. "
Pourquoi tu ne pars pas ?" le questionne-t-elle, étonnée de ne pas entendre la moto repartir. "
Je vérifie que tu rentres saine et sauve. Sait-on jamais, un crapaud visqueux pourrait t'attaquer." Référence au tacle qu'elle lui avait apposé quelques semaines plus tôt pour l'envoyer bouler. Elle rougit néanmoins sous l'attention, heureusement trop loin pour être vue avant de détourner le regard et de rentrer chez elle.